Vendredi 12 mars : «Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là»

Méditons l’Evangile d’aujourd’hui, temps du Carême – 3ème semaine

Texte de l’Évangile (Mc 12,28b-34)
Un scribe qui avait entendu la discussion, et remarqué que Jésus avait bien répondu, s’avança pour lui demander: «Quel est le premier de tous les commandements?». Jésus lui fit cette réponse: «Voici le premier: Écoute, Israël: le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. Voici le second: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là».

Le scribe reprit: «Fort bien, Maître, tu as raison de dire que Dieu est l’Unique et qu’il n’y en a pas d’autre que lui. L’aimer de tout son coeur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toutes les offrandes et tous les sacrifices». Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit: «Tu n’es pas loin du royaume de Dieu». Et personne n’osait plus l’interroger.


«Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là»

Aujourd’hui la liturgie du carême nous présente l’amour comme la racine la plus profonde de l’auto communication avec Dieu: «L’âme ne peut vivre sans amour, elle veut toujours aimer quelque chose, parce qu’elle est faite d’amour, et que Moi je l’ai créée par amour» (Sainte Catherine de Sienne). Dieu est Amour tout puissant, amour à l’extrême, amour crucifié: «C’est dans la croix qu’on peut contempler cette vérité» (Benoît XVI). Cet Evangile n’est pas uniquement une révélation de comment Dieu —par l’intermédiaire de son Fils— souhaite être aimé. Avec un commandement du Deutéronome: «Aime le Seigneur ton Dieu» (Dt 6,5) et un autre du Lévitique (Lv 19,18): «Aime ton prochain», Jésus conduit à son terme la plénitude de la loi. Il aime le Père comme Dieu vrai, né du vrai Dieu, et en tant que Verbe fait homme, Il crée une nouvelle humanité de Fils de Dieu, frères qui s’aiment avec l’amour du Fils.

L’appel de Jésus à la communion et à notre mission demande une participation dans le propre de sa nature, c’est une intimité dans laquelle il faut s’introduire. Jésus ne revendique à aucun moment être le but de nos prières et de notre amour. Il rend grâce au Père et Il est continuellement dans Sa présence. Le mystère du Christ nous attire vers l’amour de Dieu —invisible et inaccessible— et en même temps c’est un chemin pour nous permettre de reconnaître l’amour dans la vérité et dans la vie envers nos frères visibles et présents. Ce qui est le plus précieux ce ne sont pas les offrandes qu’on brûle sur l’autel mais le Christ qui brûle comme sacrifice et offrande unique afin que nous soyons avec Lui un seul autel et un seul amour.

Cette unification de connaissance et d’amour tissé par l’Esprit Saint permet que Dieu puisse aimer à travers nous en utilisant toutes nos capacités et pour nous cela nous permet de pouvoir aimer avec le même amour filial et fraternel que le Christ. Ce que Dieu a uni dans l’amour, l’homme ne peut pas le séparer. C’est bien ça la grandeur de celui qui se soumet au Royaume des Cieux: l’amour de soi-même n’est plus un obstacle mais devient pour chacun d’entre nous une extase d’amour envers l’unique Dieu et la multitude de nos frères.

Abbé Pere MONTAGUT i Piquet (Barcelona, Espagne)