« Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis » (Jn 10, 11-18)

Alléluia. Alléluia.
Je suis le bon pasteur, dit le Seigneur ;
je connais mes brebis
et mes brebis me connaissent.
Alléluia. (Jn 10, 14)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là, Jésus déclara :
« Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger,
qui donne sa vie pour ses brebis.
Le berger mercenaire n’est pas le pasteur,
les brebis ne sont pas à lui :
s’il voit venir le loup,
il abandonne les brebis et s’enfuit ;
le loup s’en empare et les disperse.
Ce berger n’est qu’un mercenaire,
et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui.
Moi, je suis le bon pasteur ;
je connais mes brebis,
et mes brebis me connaissent,
comme le Père me connaît,
et que je connais le Père ;
et je donne ma vie pour mes brebis.
J’ai encore d’autres brebis,
qui ne sont pas de cet enclos :
celles-là aussi, il faut que je les conduise.
Elles écouteront ma voix :
il y aura un seul troupeau
et un seul pasteur.
Voici pourquoi le Père m’aime :
parce que je donne ma vie,
pour la recevoir de nouveau.
Nul ne peut me l’enlever :
je la donne de moi-même.
J’ai le pouvoir de la donner,
j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau :
voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Commentaire

Dans le passage d’évangile de Saint Jean, que l’Eglise nous propose aujourd’hui et qui fait suite à celui d’hier, il nous est donné de réentendre les paroles fortes de Jésus à l’encontre des juifs : « Moi je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis… » L’affirmation revient à trois reprises dans ce même passage et elle trouve tout son sens en songeant à ce que dit Jésus dans l’évangile de Matthieu ou de Marc : « Le fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude. » Pour Jésus, servir et donner sa vie sont des expressions équivalentes. L’une et l’autre traduisent non pas une modalité du don de soi parmi d’autres, mais la manière d’être du Christ Sauveur et son Amour infini à l’égard de tous les hommes.

Le pasteur de tous les hommes, est devenu lui-même un agneau : il s’est mis lui-même du côté des agneaux, de ceux qui sont méprisés et tués. Ce n’est pas le pouvoir qui rachète, mais l’amour ! C’est là le signe de Dieu car il est lui-même Amour ; oui combien de fois désirerions-nous que Dieu se montre le plus fort : qu’Il frappe durement, qu’il terrasse le mal et qu’il crée un monde meilleur, surtout en cette période de pandémie où tant de personnes sont atteintes et en ce monde où il y a tant de malheureux de toutes sortes… Le service est donc constitutif de la nature même de l’Eglise. Il est une dimension essentielle du mystère de l’Eglise qu’il existe en son sein une vocation pour la signifier aux yeux de tous : le diaconat, mais cette dimension du service se retrouve dans chaque vocation chrétienne. Servir et aimer, cette devise de la spiritualité ignatienne doit devenir celle de tout baptisé et particulièrement des prêtres, des religieux et des religieuses. En cette semaine de prière pour les vocations puissions-nous réaliser à quel point est grand l’appel que Dieu nous adresse à être aujourd’hui les serviteurs de tous nos frères et sœurs et prions particulièrement pour nos prêtres. N’ayons pas peur, aussi, de dire aux jeunes que nous rencontrons que mettre ses pas dans ceux de Jésus, pour le service des hommes et des femmes, est épanouissant et rend heureux malgré les difficultés et les embûches rencontrées.

Le Christ ne nous déconnecte pas du réel, Il est une personne, Il est quelqu’un qui vient à, notre rencontre dans les pâturages plus ou moins verts de notre vie. Il est une présence agissante dont rien, ni personne ne peut nous séparer car son Amour est plus fort que la mort. Ces signes de l’Amour qui vient de Dieu, nous devons les reproduire à chaque instant dans notre amour des autres.

« Seigneur, donne à ton Eglise des bergers qui te ressemblent ! Seigneur, donne au monde des bergers selon ton cœur ! »

Jacques Averbuch – diacre

« Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jn 6, 60-69)

Alléluia. Alléluia.
Tes paroles, Seigneur,
sont esprit et elles sont vie.
Tu as les paroles de la vie éternelle.
Alléluia. (cf. Jn 6, 63c.68c)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là, Jésus avait donné un enseignement dans la synagogue de Capharnaüm. Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? »
Jésus savait en lui-même que ses disciples récriminaient à son sujet. Il leur dit : « Cela vous scandalise ?
Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant !…
C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie.
Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait.
Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. »
À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner.
Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? »
Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle.
Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »


Commentaire sur l’évangile de Jean, 4, 4 de Saint Cyrille d’Alexandrie (380-444), évêque et docteur de l’Église

« Tu as les paroles de la vie éternelle »

« À qui donc irions-nous ? », demande Pierre. Il veut dire : « Qui nous instruira comme toi des mystères divins ? », ou encore : « Auprès de qui trouverions-nous quelque chose de meilleur ? Tu as les paroles de la vie éternelle. » Elles ne sont pas intolérables, comme le disent d’autres disciples. Au contraire, elles conduisent à la réalité la plus extraordinaire de toutes, la vie sans fin, la vie impérissable. Ces paroles nous montrent bien que nous devons nous asseoir aux pieds du Christ, le prenant pour notre seul et unique maître, et nous tenir constamment près de lui. (…)
L’Ancien Testament aussi nous apprend qu’il faut suivre le Christ, toujours unis à lui. Effectivement, au temps où les Israélites, libérés de l’oppression égyptienne, se hâtaient vers la Terre promise, Dieu ne les laissait pas faire route en désordre. Celui qui donne sa Loi ne leur permettrait pas d’aller n’importe où, à leur gré. En effet, sans guide, à coup sûr ils se seraient complètement égarés (…) ; les Israélites trouvaient leur salut en restant avec leur guide. Aujourd’hui, nous faisons également le nôtre en refusant de nous séparer du Christ, car c’est lui qui s’est manifesté aux anciens sous les apparences de la tente, de la nuée et du feu (Ex 13,21; 26,1s). (…)
« Si quelqu’un me sert, qu’il me suive, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur » (Jn 12,26). (…) Or, la marche en compagnie et à la suite du Christ Sauveur ne se fait pas dans un sens matériel, mais plutôt par les œuvres de la vertu. Les disciples les plus sages s’y sont fermement engagés de tout leur cœur (…); avec raison ils disent : « Où irions-nous ? » En d’autres termes : « Nous serons toujours avec toi, nous nous attacherons à tes commandements, nous accueillerons tes paroles, sans jamais récriminer. Nous ne croirons pas, avec les ignorants, que ton enseignement est dur à entendre. Au contraire, nous dirons : ‘Qu’elle est douce à mon palais, ta promesse : le miel a moins de saveur dans ma bouche !’ » (Ps 118,103).

« Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle » (Jn 6, 22-29)

Alléluia. Alléluia.
L’homme ne vit pas seulement de pain,
mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.
Alléluia. (Mt 4, 4b)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Jésus avait rassasié cinq mille hommes,
et ses disciples l’avaient vu marcher sur la mer.
Le lendemain, la foule restée sur l’autre rive
se rendit compte qu’il n’y avait eu là qu’une seule barque,
et que Jésus n’y était pas monté avec ses disciples,
qui étaient partis sans lui.
Cependant, d’autres barques, venant de Tibériade,
étaient arrivées près de l’endroit où l’on avait mangé le pain
après que le Seigneur eut rendu grâce.
Quand la foule vit que Jésus n’était pas là,
ni ses disciples,
les gens montèrent dans les barques
et se dirigèrent vers Capharnaüm
à la recherche de Jésus.
L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent :
« Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? »
Jésus leur répondit :
« Amen, amen, je vous le dis :
vous me cherchez,
non parce que vous avez vu des signes,
mais parce que vous avez mangé de ces pains
et que vous avez été rassasiés.
Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd,
mais pour la nourriture qui demeure
jusque dans la vie éternelle,
celle que vous donnera le Fils de l’homme,
lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. »
Ils lui dirent alors :
« Que devons-nous faire
pour travailler aux œuvres de Dieu ? »
Jésus leur répondit :
« L’œuvre de Dieu,
c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Commentaire

Nous voilà en présence d’une foule qui avait faim et que Jésus a rassasiée. Quelle aubaine ! Pour celui qui a faim, la préoccupation première est de trouver de quoi se nourrir, de quoi satisfaire un besoin élémentaire. Ce n’est probablement pas le cas de la plupart d’entre nous mais songeons à ceux qui vivent dans la rue, à ceux qui ont perdu leur travail ou dont les revenus sont insuffisants pour nourrir leur famille. Pour eux, en cette période de confinement en particulier, n’est-il pas normal de se préoccuper d’abord d’avoir du pain ?

Ce besoin, nous le ressentons probablement beaucoup mieux en ce moment où nous sommes privés chaque jour ou chaque dimanche du Pain eucharistique. Nous avons, nous aussi, le désir d’être rassasiés ; la communion sacramentelle nous manque. Nous découvrons alors l’importance de la communion spirituelle qui interroge notre foi au Christ présent dans l’hostie, notre foi en Celui que Dieu nous a envoyé, cette foi qui nous fait travailler aux œuvres de Dieu.

Pour cela, nous sommes appelés à croire en celui que Dieu a envoyé. Jésus est notre chemin ; avec l’aide de l’Esprit Saint,  nous nous nourrissons chaque jour de la Parole de Dieu afin que  le Christ soit notre référence permanente. Lui seul nous donnera la vie en abondance si nous aimons Dieu, mais aussi tous nos frères, comme Il nous a aimés.

Comme Lui, soyons les serviteurs de tous ceux que nous rencontrons, de tous ceux qui ont besoin de nous. Ils nous attendent. Allons vers eux pour leur annoncer la Bonne Nouvelle donc l’amour et la tendresse de Dieu.

Anne-Marie et Michel Duhen