Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile » (Mc 16, 9-15)
Alléluia. Alléluia.
Voici le jour que fit le Seigneur,
qu’il soit pour nous jour de fête et de joie !
Alléluia. (Ps 117, 24)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
Ressuscité le matin, le premier jour de la semaine,
Jésus apparut d’abord à Marie Madeleine,
de laquelle il avait expulsé sept démons.
Celle-ci partit annoncer la nouvelle
à ceux qui, ayant vécu avec lui, s’affligeaient et pleuraient.
Quand ils entendirent que Jésus était vivant
et qu’elle l’avait vu,
ils refusèrent de croire.
Après cela, il se manifesta sous un autre aspect
à deux d’entre eux
qui étaient en chemin pour aller à la campagne.
Ceux-ci revinrent l’annoncer aux autres,
qui ne les crurent pas non plus.
Enfin, il se manifesta aux Onze eux-mêmes
pendant qu’ils étaient à table :
il leur reprocha leur manque de foi et la dureté de leurs cœurs
parce qu’ils n’avaient pas cru
ceux qui l’avaient contemplé ressuscité.
Puis il leur dit :
« Allez dans le monde entier.
Proclamez l’Évangile à toute la création. »
– Acclamons la Parole de Dieu.


Commentaire de Jacques Averbuch

Avec l’évangile de ce jour, nous arrivons presque au terme de la semaine de l’Octave de Pâques. L’octave pascale est un temps d’allégresse, c’est ce temps de la liturgie qui est comme un long dimanche se prolongeant sur 8 jours, où chaque jour est Jour de Pâques, jour de résurrection, de joie, de lumière, d’amour, d’espérance.

L’évangéliste Marc récapitule ici des différents moments où Jésus ressuscité se montre aux femmes, aux disciples, aux Onze.
Souvenons-nous que Jésus lui-même avait révélé à ses apôtres qu’Il allait ressusciter. Malgré cela, les disciples ne comprennent pas ce qui se passe. « Ils refusent de croire » dit ici Saint Marc.

Oui, que c’est difficile de croire ! La foi n’est pas une évidence, la foi c’est croire sans voir, c’est faire confiance en la parole des témoins qui ont vu Jésus ressuscité. Nous faisons face, aujourd’hui, au même défi qu’il y a un peu plus de deux mille ans : dans quelle mesure sommes-nous capables de croire des témoins du Ressuscité, eux qui affirment l’avoir vu, touché, avoir mangé avec lui, les mêmes qui étaient présents à Jérusalem, le jour de sa mort. Et c’est toute la puissance du Ressuscité qui nous est révélé dans ce passage d’Evangile. Jésus ne regarde pas notre passé, il sait nous rejoindre même lorsque notre cœur est envahi par la tristesse, la culpabilité, même au plus profond de nos doutes, de nos peines, surtout en cette période de pandémie qui atteint tant de personnes, peut-être de nos proches, qui souffrent où qui meurent : oui pourquoi !!!

Voilà la Bonne Nouvelle du salut : un homme-Dieu a traversé la mort. Dieu a ressuscité son fils par amour pour nous tous : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ». Non, Jésus ne s’embarrasse pas de nos cœurs endurcis, de nos doutes ou de notre peu de foi. Malgré nos cœurs fragiles, malgré nos maladresses, malgré notre foi ébranlée, Jésus le Ressuscité, le Premier -Né de toute la création, nous tend la main et nous invite à entrer dans la pleine lumière de Dieu en confiant à chacun, chacune d’entre-nous, la joie d’annoncer la Bonne Nouvelle à l’ensemble de la création. Oui, Il nous invite simplement à dépasser nos résistances, parce que chaque parole ou expérience qu’Il nous donne est à partager avec nos frères et sœurs. Demain, l’Eglise célèbre le Dimanche de la Divine Miséricorde, fête voulue par Saint Jean-Paul II : il nous est donné la grâce de prendre conscience que nous sommes tous sauvés pat la mort et la résurrection du Christ et que cette grâce est la paix qui nous est donnée par le Christ ressuscité.
« Tout chrétien doit être un évangélisateur. Il doit porter la Bonne Nouvelle à ceux qui l’entourent. Ceci ne laisse aucune place à la bouderie, à l’égoïsme ou au doute. »
Pape François.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 24,35-48.

En ce temps-là, les disciples qui rentraient d’Emmaüs racontaient aux onze Apôtres et à leurs compagnons ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain.
Comme ils en parlaient encore, lui-même fut présent au milieu d’eux, et leur dit : « La paix soit avec vous ! »
Saisis de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit.
Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ?
Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai. »
Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds.
Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire, et restaient saisis d’étonnement. Jésus leur dit : « Avez-vous ici quelque chose à manger ? »
Ils lui présentèrent une part de poisson grillé qu’il prit et mangea devant eux.
Puis il leur déclara : « Voici les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous : Il faut que s’accomplisse tout ce qui a été écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. »
Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures.
Il leur dit : « Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem.
À vous d’en être les témoins. »


Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermon 116 ; PL 38, 657 (trad. Solesmes, Lectionnaire, vol. 3, p. 85 rev.)

« C’est vous qui en êtes les témoins »

Après sa résurrection, le Seigneur est apparu à ses disciples et les a salués en disant : « La paix soit avec vous ! » C’est vraiment la paix, cette salutation qui sauve, car le mot « salutation » vient de « salut ». Que pourrait-on espérer de meilleur ? L’homme reçoit la salutation du salut en personne, car notre salut c’est le Christ. Oui, il est notre salut, lui qui a été blessé pour nous et cloué au bois, puis descendu du bois et mis au tombeau. Mais du tombeau il est ressuscité ; ses blessures sont guéries, mais gardent pourtant leurs cicatrices. Il est utile à ses disciples que ses cicatrices demeurent afin que les blessures de leur cœur soient guéries. Quelles blessures ? Les blessures de leur incrédulité. Il est apparu à leurs yeux avec un corps véritable et « ils croyaient voir un esprit ». Ce n’est pas là une blessure légère dans leur cœur. (…)
Mais que dit le Seigneur Jésus ? « Pourquoi ce trouble, et pourquoi ces doutes qui s’élèvent dans votre cœur ? » Il est bon pour l’homme non que sa pensée s’élève dans son cœur, mais que ce soit son cœur qui s’élève — là où l’apôtre Paul voulait établir le cœur des fidèles, à qui il disait : « Du moment que vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les choses d’en haut, là où se trouve le Christ, assis à la droite de Dieu. Tendez vers les réalités d’en haut, non celles de la terre. Car vous êtes morts et votre vie est désormais cachée avec le Christ en Dieu. Quand le Christ sera manifesté, lui qui est votre vie, alors vous aussi serez manifestés avec lui pleins de gloire » (Col 3,1s). Et quelle est cette gloire ? La gloire de la résurrection. (…)
Nous, nous croyons à la parole de ces disciples, sans qu’ils nous aient montré le corps ressuscité du Sauveur. (…) Mais à ce moment-là, l’événement paraissait incroyable. Le Sauveur les a donc amenés à croire non seulement par la vue, mais aussi par le toucher, pour que par le moyen des sens la foi descende dans le cœur et puisse être prêchée dans le monde entier à ceux qui n’avaient pas vu ni touché, mais qui pourtant croiraient sans hésitation (cf Jn 20,29).

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 24,13-35.

Le même jour (c’est-à-dire le premier jour de la semaine), deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem, et ils parlaient entre eux de tout ce qui s’était passé.
Or, tandis qu’ils s’entretenaient et s’interrogeaient, Jésus lui-même s’approcha, et il marchait avec eux.
Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître.
Jésus leur dit : « De quoi discutez-vous en marchant ? » Alors, ils s’arrêtèrent, tout tristes.
L’un des deux, nommé Cléophas, lui répondit : « Tu es bien le seul étranger résidant à Jérusalem qui ignore les événements de ces jours-ci. »
Il leur dit : « Quels événements ? » Ils lui répondirent : « Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth, cet homme qui était un prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple :  comment les grands prêtres et nos chefs l’ont livré, ils l’ont fait condamner à mort et ils l’ont crucifié.
Nous, nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël. Mais avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c’est arrivé.
À vrai dire, des femmes de notre groupe nous ont remplis de stupeur. Quand, dès l’aurore, elles sont allées au tombeau,
elles n’ont pas trouvé son corps ; elles sont venues nous dire qu’elles avaient même eu une vision : des anges, qui disaient qu’il est vivant.
Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit ; mais lui, ils ne l’ont pas vu. »
Il leur dit alors : « Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit !
Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? »
Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait.
Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit semblant d’aller plus loin.
Mais ils s’efforcèrent de le retenir : « Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse. » Il entra donc pour rester avec eux.
Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna.
Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards.
Ils se dirent l’un à l’autre : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? »
À l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons, qui leur dirent :
« Le Seigneur est réellement ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre. »
À leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain.

MERCREDI DE L’OCTAVE DE PAQUES
Quelle joie indescriptible de ces deux disciples d’Emmaüs qui reviennent à Jérusalem. Au matin de Pâques, ils étaient partis tristes et déçus de ce qui leur paraissait un échec cuisant. Ils avaient mis toute leur confiance en Jésus et par sa mort tout semblait anéanti. Et tout à coup, eux qui avaient été traversés par des doutes, ils découvrent que ce que Jésus avait annoncé, concernant sa résurrection, est bien vrai ! Celui qui était passé par la mort, est vivant. Aujourd’hui, nous pensons que ces disciples, les premiers témoins, ont eu une chance extraordinaire de retrouver Jésus vivant, et cette chance, a été transmise par écrit pour que nous puissions la relire, la méditer et la confronter à notre vie.
Il nous arrive à nous aussi d’être, d’une certaine façon, des pèlerins d’Emmaüs. A certains moments, rien ne va plus ? Dieu est loin, l’Eglise nous pèse, nous sommes assaillis de doutes ou nous rencontrons des difficultés dans note vie. Et puis, surviennent une rencontre, une parole, une lecture qui dissipent peu à peu les nuages, et l’optimiste et la joie reviennent. C’est Jésus qui fait route avec nous, qui vient au cœur de notre vie, qui partage avec nous les joies et les fatigues du voyage. Ecoutons-le nous redire : « Je suis avec vous, tous les jours, jusqu’à la fin des temps. »
Nous sommes, les uns et les autres, quelque part sur la route d’Emmaüs. Le Seigneur, en personne, nous accompagne mystérieusement ; sa présence n’est plus à côté des disciples, comme hier, mais au-dedans. Il est dans le compagnon, la compagne qui partage notre vie, dans les enfants qui sont nés de notre amour, dans nos amis, nos voisins, nos collègues de travail, dans nos engagements. Il est également présent dans tous ceux et celles que nous rencontrons sur notre chemin, avec celui ou celle qui est malade, âgé, au chômage ou dans l’étranger qui croise nos routes, dans celui ou celle qui est triste ou découragé, dans tous ceux et celles que nous ne connaissons pas mais qui sont connus et aimés de Dieu. Oui, demandons avec foi au Seigneur, d’ouvrir nos yeux afin de pouvoir le reconnaître sur tous les chemins de notre vie. Alors, nous pourrons annoncer, en paroles et en actes, qu’il est à jamais vivant et qu’il nous invite, toutes et tous, à vivre pour toujours unis en Dieu.
Oui Jésus est ressuscité, amen, alléluia.
Jacques Averbuch, diacre

 

Cette semaine est comme un long dimanche se prolongeant sur huit jours, où chaque jour est Jour de Pâques.
Ainsi du dimanche de Pâques au dimanche de la Miséricorde (ainsi nommé par Jean-Paul II) – traditionnellement, Dimanche in albis – c’est l’Octave de Pâques pendant laquelle les nouveaux baptisés de la nuit pascale portent leur vêtement blanc.

L´Octave de Pâques est constitué par les huit jours qui suivent le dimanche de Pâques. La pratique de l´Octave religieuse se retrouve déjà dans l´Ancien Testament avec la fête des Tabernacles (Lv 23-26). C’est Constantin qui l’a introduit dans la liturgie catholique.

Durant l´Octave, on célèbre tous les jours la messe, avec les prières du jour de Pâques ; la Préface, notamment, et des passages de la Prière eucharistique. Une semaine où reviennent les mêmes prières, les mêmes chants. Un temps pour échapper à la roue affolée des heures qui nous asservit tous. Redire et acclamer, encore et encore, pour raviver l’événement du dimanche de Pâques. Rappeler que la Résurrection se prolonge par-delà la fête pascale.

Ainsi peut-on lire avec quelle vigueur et quel faste on vivait ce temps au IVe siècle à Jérusalem : « (…) pendant l´Octave, toute cette pompe et cette décoration se déploient dans tous les lieux saints. (…) Pendant toute cette Octave, tous les jours, c’est la même décoration et la même pompe (…) Les moines de l’endroit, au complet, continuent à veiller jusqu’au jour en disant des hymnes et des antiennes. (…) A cause de la solennité et de la pompe de ces jours, des foules innombrables se rassemblent de partout, non seulement des moines, mais aussi des laïques, hommes et femmes.  » (Extrait du journal d’Egérie).

Prendre du temps pour puiser à l´Essentiel d’un quotidien qui se répète. Huit jours durant. Nourriture intérieure, forces pour demain. Échapper à l’atrophie du stress, de l’inédit et du sensationnel. Sacré défi – défi sacré – que ce temps de l´Octave de Pâques !


Alléluia. Alléluia.
Voici le jour que fit le Seigneur,
qu’il soit pour nous jour de fête et de joie !
Alléluia. (Ps 117, 24)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 28,8-15

En ce temps-là,
quand les femmes eurent entendu les paroles de l’ange,
vite, elles quittèrent le tombeau,
remplies à la fois de crainte et d’une grande joie,
et elles coururent porter la nouvelle à ses disciples.
Et voici que Jésus vint à leur rencontre
et leur dit :
« Je vous salue. »
Elles s’approchèrent, lui saisirent les pieds
et se prosternèrent devant lui.
Alors Jésus leur dit :
« Soyez sans crainte,
allez annoncer à mes frères
qu’ils doivent se rendre en Galilée :
c’est là qu’ils me verront. »
Tandis qu’elles étaient en chemin,
quelques-uns des gardes allèrent en ville
annoncer aux grands prêtres tout ce qui s’était passé.
Ceux-ci, après s’être réunis avec les anciens
et avoir tenu conseil,
donnèrent aux soldats une forte somme
en disant :
« Voici ce que vous direz :
“Ses disciples sont venus voler le corps,
la nuit pendant que nous dormions.”
Et si tout cela vient aux oreilles du gouverneur,
nous lui expliquerons la chose,
et nous vous éviterons tout ennui. »
Les soldats prirent l’argent et suivirent les instructions.
Et cette explication s’est propagée chez les Juifs
jusqu’à aujourd’hui.

Acclamons la Parole de Dieu.