Dimanche 17 février 2019

6ème dimanche ordinaire, année C

La parole de Dieu est une source inépuisable

Qui donc est capable de comprendre toute la richesse d’une seule de tes paroles, Seigneur ? Ce
que nous en comprenons est bien moindre que ce que nous en laissons ; comme des gens
assoiffés qui boivent à une source. Les perspectives de ta parole sont nombreuses, comme sont
nombreuses les orientations de ceux qui l’étudient. Le Seigneur a coloré sa parole de multiples
beautés, pour que chacun de ceux qui la scrutent puisse contempler ce qu’il aime. Et dans sa
parole il a caché tous les trésors, pour que chacun de nous trouve une richesse dans ce qu’il
médite.
La parole de Dieu est un arbre de vie qui, de tous côtés, te présente des fruits bénis ; elle est
comme ce rocher qui s’est ouvert dans le désert pour offrir à tous les hommes une boisson
spirituelle. Selon l’Apôtre, ils ont mangé un aliment spirituel, ils ont bu à une source spirituelle.
Celui qui obtient en partage une de ces richesses ne doit pas croire qu’il y a seulement, dans la
parole de Dieu, ce qu’il y trouve. Il doit comprendre au contraire qu’il a été capable d’y découvrir
une seule chose parmi bien d’autres. Enrichi par la parole, il ne doit pas croire que celle-ci est
appauvrie ; incapable de l’épuiser, qu’il rende grâce pour sa richesse. Réjouis-toi parce que tu es
rassasié, mais ne t’attriste pas de ce qui te dépasse. Celui qui a soif se réjouit de boire, mais il ne
s’attriste pas de ne pouvoir épuiser la source. Que la source apaise ta soif, sans que ta soif épuise
la source. Si ta soif est étanchée sans que la source soit tarie, tu pourras y boire à nouveau,
chaque fois que tu auras soif. Si au contraire, en te rassasiant, tu épuisais la source, ta victoire
deviendrait ton malheur.
Rends grâce pour ce que tu as reçu et ne regrette pas ce qui demeure inutilisé. Ce que tu as pris
et emporté est ta part ; mais ce qui reste est aussi ton héritage. Ce que tu n’as pas pu recevoir
aussitôt, à cause de ta faiblesse, tu le recevras une autre fois, si tu persévères. N’aie donc pas la
mauvaise pensée de vouloir prendre d’un seul trait ce qui ne peut être pris en une seule fois ; et
ne renonce pas, par négligence, à ce que tu es capable d’absorber peu à peu.

Commentaire de Saint Ephrem sur l’Évangile