Dimanche 9 février 2020

Dimanche de la Santé, 5ème dimanche du temps ordinaire, année A

Etre comme une lampe sur le chandelier

La deuxième image que nous propose Jésus nous concerne encore plus intimement. Il compare notre être profond à une lampe qu’il nous propose d’élever sur le chandelier pour qu’elle brille sur nos proches. Jésus ne nous dit pas d’élever notre lampe sur un chandelier quelconque, mais sur « LE chandelier ». Dans le contexte du peuple hébreu où vit Jésus, « le » chandelier, c’est la menora, ce chandelier qui était au cœur du temple de Jérusalem, symbolisant la présence de Dieu au milieu de son peuple et au plus profond de chacun de nous.

Cette deuxième image rejoint donc la première. Dieu est là, au plus profond du meilleur de nous mêmes, et il s’offre pour nous soutenir, nous pour nous élever afin de mettre en valeur notre propre génie pour créer du bonheur et de la vie. C’est assez incroyable que celui qui est en train de poursuivre la création de l’univers à des échelles inimaginables s’offre ainsi, à nous, des petites fourmis, pour être personnellement comme un simple support pour que notre lumière brille enfin un peu plus. C’est incroyable, mais c’est la réalité. Jésus ne se contente pas de le dire, il va le vivre à travers sa propre existence, quand de simple charpentier il va devenir d’une façon décisive, la lumière du monde pour nous.

Mais Jésus nous dit que, malheureusement, quelque chose peut nous empêcher de briller. Cela n’éteint pas notre lampe, nous dit Jésus, mais il y a simplement quelque chose qui peut cacher notre lumière, c’est un boisseau. Aujourd’hui, bien des personnes ne savent pas ce que c’est. Un boisseau, c’est un pot qui sert à mesurer le volume d’un sac de blé, par exemple. Ce qui peut cacher notre lumière, nous dit Jésus, c’est donc le jugement que l’on peut porter sur la personne humaine. On peut mesurer la taille, la force de quelqu’un, peut-être même son intelligence, ou sa culture, mais il y a une chose que l’on ne peut pas mesurer, que l’on ne doit pas juger, c’est sa dignité, sa valeur en soi. Parce que pour Dieu, chaque être humain a, de toute façon, un prix infini à ses yeux, quelle que soit sa grandeur du point de vue physique, spirituel, artistique, social, intellectuel ou moral… Il n’est pas bon de chercher à comparer, à peser nos lumières personnelles, ni la notre, ni celle des autres personnes. Mais nous pouvons, comme Dieu, reconnaître chacune de ces lumières, la valoriser, l’élever… et nous en réjouir, puis remercier Dieu de cette incroyable merveille qu’est cette personne que nous avons un peu appris à aimer.

À chacun de vous, merci d’être là, merci pour cette lumière dont vous rayonnez ici. Vraiment, vous êtes une source de bénédiction, et vous nous donnez envie, comme le dit Jésus, de “ rendre gloire à notre Père qui est dans les cieux ”.

Seigneur, que ton amour est élevé,

tu es la source de la vie,
Par ta lumière nous avons reconnu la lumière.
(Psaume 36:9).

Père Marc