Sur les pas de Madame de Maintenon

Le 14 juin dernier pour notre ultime sortie avant l’été nous étions 37 à rejoindre Maintenon par le chemin des écoliers, certains grands axes ayant été coupés suite aux inondations. Ces détours ont offert à nos yeux des beautés architecturales telles que superbes bâtiments de ferme ou manoirs.

Après un déjeuner du terroir, excellent, servi avec efficacité et amabilité, nous avons rejoint le château.

Dès le premier regard, un charme certain se dégage de cette demeure qui a traversé les siècles, passant de forteresse à château de plaisance, mais une demeure à taille humaine, au regard du vaste château de Fontainebleau visité précédemment.

Entre briques et pierres, entre tomettes et parquet de Versailles, ce château partiellement détruit lors de la deuxième guerre mondiale, fut restauré, et en 2013, pour les 400 ans de la naissance d’André Le Nôtre, le Conseil départemental d’Eure-et-Loir fait rejaillir des parterres un magnifique jardin à la française. En arrière-plan les vestiges d’un aqueduc voulu par Louis XIV, jamais achevé mais qui inspira bon nombre de peintres de la période romantique.

Françoise d’Aubigné, épouse du poète Scarron puis épouse morganatique de Louis XIV, marquise de Maintenon, chérissait cet endroit dont elle fut la plus célèbre occupante.

Après sa mort en 1719 à l’âge de 83 ans, elle fut décrite dans son épitaphe comme « une dame illustre par sa naissance, plus illustre par son esprit, recommandable par sa solide vertu et par sa sincère piété, son amour de la retraite et de l’oraison ».

Elle n’eut pas toujours une vie exemplaire mais était soucieuse de sa relation avec Dieu.

Le Père Philippe de Morand la compara à deux autres femmes présentes dans la Bible, Esther et Judith toutes deux agissant au nom de leur foi, avec piété, courage, détermination mais prudence et obéissance.

Esther obéit à son cousin Mardochée, mais reste anxieuse face à son devoir de représenter le peuple juif et d’obtenir du roi leur salut. Elle est perçue comme un instrument de la volonté de Dieu pour empêcher la destruction du peuple juif, les protéger et leur assurer la paix pendant leur exil à Babylone.

De la même façon, Judith agit avec détermination et contre toute attente fait remporter la victoire à son peuple contre Holopherne, le général en chef de Nabuchodonosor II, désireux d’annexer à son empire les pays voisins en obligeant les peuples à ne plus adorer comme Dieu que le seul Nabuchodonosor.

Le Père Philippe de Morand nous invita ainsi à vivre notre foi dans la vie de tous les jours, à la vivre en étant intégré à la vie de tous les jours.

Michèle Gramboulan