Samedi 2 mai – Evangile de Jésus Christ selon Saint Jean
« Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jn 6, 60-69)
Alléluia. Alléluia.
Tes paroles, Seigneur,
sont esprit et elles sont vie.
Tu as les paroles de la vie éternelle.
Alléluia. (cf. Jn 6, 63c.68c)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là, Jésus avait donné un enseignement dans la synagogue de Capharnaüm. Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? »
Jésus savait en lui-même que ses disciples récriminaient à son sujet. Il leur dit : « Cela vous scandalise ?
Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant !…
C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie.
Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait.
Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. »
À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner.
Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? »
Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle.
Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »
Commentaire sur l’évangile de Jean, 4, 4 de Saint Cyrille d’Alexandrie (380-444), évêque et docteur de l’Église
« Tu as les paroles de la vie éternelle »
« À qui donc irions-nous ? », demande Pierre. Il veut dire : « Qui nous instruira comme toi des mystères divins ? », ou encore : « Auprès de qui trouverions-nous quelque chose de meilleur ? Tu as les paroles de la vie éternelle. » Elles ne sont pas intolérables, comme le disent d’autres disciples. Au contraire, elles conduisent à la réalité la plus extraordinaire de toutes, la vie sans fin, la vie impérissable. Ces paroles nous montrent bien que nous devons nous asseoir aux pieds du Christ, le prenant pour notre seul et unique maître, et nous tenir constamment près de lui. (…)
L’Ancien Testament aussi nous apprend qu’il faut suivre le Christ, toujours unis à lui. Effectivement, au temps où les Israélites, libérés de l’oppression égyptienne, se hâtaient vers la Terre promise, Dieu ne les laissait pas faire route en désordre. Celui qui donne sa Loi ne leur permettrait pas d’aller n’importe où, à leur gré. En effet, sans guide, à coup sûr ils se seraient complètement égarés (…) ; les Israélites trouvaient leur salut en restant avec leur guide. Aujourd’hui, nous faisons également le nôtre en refusant de nous séparer du Christ, car c’est lui qui s’est manifesté aux anciens sous les apparences de la tente, de la nuée et du feu (Ex 13,21; 26,1s). (…)
« Si quelqu’un me sert, qu’il me suive, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur » (Jn 12,26). (…) Or, la marche en compagnie et à la suite du Christ Sauveur ne se fait pas dans un sens matériel, mais plutôt par les œuvres de la vertu. Les disciples les plus sages s’y sont fermement engagés de tout leur cœur (…); avec raison ils disent : « Où irions-nous ? » En d’autres termes : « Nous serons toujours avec toi, nous nous attacherons à tes commandements, nous accueillerons tes paroles, sans jamais récriminer. Nous ne croirons pas, avec les ignorants, que ton enseignement est dur à entendre. Au contraire, nous dirons : ‘Qu’elle est douce à mon palais, ta promesse : le miel a moins de saveur dans ma bouche !’ » (Ps 118,103).