Homélie de Geoffroy de Villoutreys – 4ème dimanche de Carême, année A
4ème dimanche de carême, A, 21 et 22 mars 2020
1 Sm 16, 1b. 6-7. 10-13a Ps 22 Eph 5, 8-14 Jn 1, 9-41
Divine parole, parole de Jésus aujourd’hui qui nous souffle que les œuvres de Dieu se manifestent en des infirmes. On demande à l’aveugle-né que voici guéri : Comment tes yeux se sont-ils ouverts ? La réponse n’est pas limpide sinon que cet homme a accepté un traitement étrange et a obéi en allant, paupières couvertes de boue, se débarbouiller dans une piscine. Le mendiant miraculé ne se pose pas la question du ‘ Comment ‘, il dit ‘ j’y vois clair maintenant et je sais bien que c’est grâce à cet homme appelé Jésus ‘. Et il affirme : C’est un prophète. Scandale chez ceux qui tiennent à diriger et contrôler l’orthodoxie en matière de prophète et de Messie. Jésus est d’avance disqualifié par eux pour cause de miracle un jour de repos sacré. Comme on ne peut pas nier l’acte authentique, on attaque son auteur selon sa manière de faire. Or, voilà que l’enquête auprès des parents tourne court : Notre fils … né aveugle ; qui lui a ouvert les yeux, nous ne savons pas … Interrogez-le .Cette réponse est due à la peur qu’inspirent les enquêteurs, le texte que nous avons partagé est clair à ce propos. Les inquisiteurs reviennent au miraculé avec un verdict tout prêt : Rends gloire à Dieu ! nous savons que cet homme est un pécheur. Réponse : Il y a une chose que je sais, j’étais aveugle et, à présent, je vois … Pourquoi voulez-vous m’entendre encore une fois ? … Vous voulez aussi devenir ses disciples ? Oh, outrecuidance que de discuter ainsi la position des experts en vérité divine. Scandale que de les soupçonner d’adhérer à ce Nazaréen qui dérange. Et on met dehors le miraculé après l’avoir traité de pécheur des pieds à la tête. Dehors, il y a à nouveau Jésus. Échange: Crois-tu en moi ? Je suis, je suis Le Fils, je suis l’humanité tout entière en l’amour du Père ! Réponse : Je le crois et je me prosterne. Les pharisiens ont entendu. ‘Serions-nous aveugles nous aussi ?’ interpellent-ils. La réponse est oui pour eux et pour nous si nous prétendons imposer notre science, notre droit, notre prétention, notre orgueil.
Soyons attentifs, Christ est présent, beaucoup plus vivant que tous les virus qui nous infestent. La bonne médecine c’est d’approcher de Lui, avec crainte et en paix, de Le retrouver en nous-mêmes, de Le reconnaître en notre prochain, de Le chercher encore après l’avoir trouvé. Rendons grâce à Celui qui nous fait prendre conscience de notre condition et nous devance au chemin du pardon. N’ayons pas peur de traverser la foule de curieux qui s’écarte au vu de notre visage sale. Jésus nous envoie baigner nos visages couverts de la boue du péché. L’Église du Christ ouvre ces piscines que sont les confessionnaux de nos cathédrales, de nos chapelles, de nos églises. Soyons humbles et déterminés pour laisser voir nos visages resplendissants de la grâce du pardon face à ceux qui s’agrippent au pouvoir, à l’argent. Nous sommes pardonnés et rendus capables de pardonner par l’amour de ce Dieu qui nous aime et nous appelle à vivre selon sa volonté. Baignés dans le pardon soyons les mendiants aveugles qui repartent avec l’affirmation de la foi, le courage de la professer, la certitude d’être bénis.
Amen !