Méditons l’Evangile d’aujourd’hui, Semaine Sainte : mercredi, année B

Méditons l’Evangile d’aujourd’hui, Semaine Sainte : mardi, année B

Méditons l’Evangile d’aujourd’hui, Semaine Sainte : lundi , année B

Texte de l’Évangile (Jn 12,1-11): Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie où habitait Lazare, celui qu’il avait ressuscité d’entre les morts. On donna un repas en l’honneur de Jésus. Marthe faisait le service, Lazare était avec Jésus parmi les convives.
Or, Marie avait pris une livre d’un parfum très pur et de très grande valeur; elle versa le parfum sur les pieds de Jésus, qu’elle essuya avec ses cheveux; la maison fut remplie par l’odeur du parfum. Judas Iscariote, l’un des disciples, celui qui allait le livrer, dit alors: «Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum pour trois cents pièces d’argent, que l’on aurait données à des pauvres?». Il parla ainsi, non parce qu’il se préoccupait des pauvres, mais parce que c’était un voleur: comme il tenait la bourse commune, il prenait pour lui ce que l’on y mettait. Jésus lui dit: «Laisse-la! Il fallait qu’elle garde ce parfum pour le jour de mon ensevelissement. Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours».
Or, une grande foule de Juifs apprit que Jésus était là, et ils arrivèrent, non seulement à cause de Jésus, mais aussi pour voir ce Lazare qu’il avait ressuscité d’entre les morts. Les chefs des prêtres décidèrent alors de faire mourir aussi Lazare, parce que beaucoup de Juifs, à cause de lui, s’en allaient, et croyaient en Jésus.


«Elle versa le parfum sur les pieds de Jésus, qu’elle essuya avec ses cheveux»

Aujourd’hui l’Évangile nous montre deux attitudes envers Dieu, envers Jésus Christ et à l’égard de la vie elle-même. Devant le parfum que Marie répand sur les pieds de son Seigneur, Judas proteste: «Judas Iscariote, l’un des disciples, celui qui allait le livrer, dit alors: ‘Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum pour trois cents pièces d’argent, que l’on aurait données à des pauvres?’» (Jn 12,4-5). Ce n’est pas sot; c’est même en accord avec la doctrine de Jésus. Mais il est facile de critiquer ce que les autres font, même sans intentions cachées, comme c’était les cas de Judas.

N’importe quelle critique doit être un acte de responsabilité: avec la critique nous devons aussi expliquer ce que nous ferions à la place, ce que nous serions prêts à faire. Autrement, la critique n’est —comme ici— que la plainte de ceux qui agissent de mauvaise foi face à ceux qui tâchent de faire de son mieux.

Marie répand du parfum sur les pieds de Jésus en les essuyant avec ses cheveux, car elle croit que c’est son devoir. Cette action montre une magnanimité splendide: elle le fait en prenant «une livre d’un parfum très pur et de très grande valeur» (Jn 12,3). C’est un acte d’amour et, comme tout acte d’amour, difficile à comprendre pour ceux qui ne le partagent pas. Il me semble qu’à partir de ce moment-là, Marie sut ce que Saint Augustin devait écrire quelques siècles plus tard: «Il se peut que sur la terre les pieds du Seigneur soient dans le besoin. N’est-ce pas de ses membres, en effet, qu’il dira à la fin du monde: ‘Dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait? Trouvez un emploi à votre superflu; pour vous, il est inutile, mais il est nécessaire aux pieds du Seigneur’».

La protestation de Judas n’a aucune utilité, elle le mène seulement à la trahison. L’action de Marie la porte à aimer encore plus son Seigneur et, en conséquence, à aimer encore plus les “pieds” du Christ qu’il y a dans notre monde.

Méditons l’Evangile d’aujourd’hui, temps du Carême – 5ème semaine, année B

Texte de l’Évangile (Jn 11,45-56)
Les nombreux Juifs, qui étaient venus entourer Marie et avaient donc vu ce que faisait Jésus, crurent en lui. Mais quelques-uns allèrent trouver les pharisiens pour leur raconter ce qu’il avait fait. Les chefs des prêtres et les pharisiens convoquèrent donc le grand conseil; ils disaient: «Qu’allons-nous faire? Cet homme accomplit un grand nombre de signes. Si nous continuons à le laisser agir, tout le monde va croire en lui, et les Romains viendront détruire notre Lieu saint et notre nation». Alors, l’un d’entre eux, Caïphe, qui était grand prêtre cette année-là, leur dit: «Vous n’y comprenez rien; vous ne voyez pas quel est votre intérêt: il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple, et que l’ensemble de la nation ne périsse pas». Ce qu’il disait là ne venait pas de lui-même; mais, comme il était grand prêtre cette année-là, il fut prophète en révélant que Jésus allait mourir pour la nation. Or, ce n’était pas seulement pour la nation, c’était afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés. A partir de ce jour-là, le grand conseil fut décidé à le faire mourir.

C’est pourquoi Jésus ne circulait plus ouvertement parmi les Juifs; il partit pour la région proche du désert, dans la ville d’Éphraïm où il séjourna avec ses disciples. Or, la Pâque des Juifs approchait, et beaucoup montèrent de la campagne à Jérusalem pour se purifier avant la fête. Ils cherchaient Jésus et, dans le Temple, ils se disaient entre eux: «Qu’en pensez-vous? Il ne viendra sûrement pas à la fête!». Les chefs des prêtres et les pharisiens avaient donné des ordres: quiconque saurait où il était devait le dénoncer, pour qu’on puisse l’arrêter.


«Jésus allait mourir pour la nation. Or, ce n’était pas seulement pour la nation, c’était afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés»

Aujourd’hui, alors qu’Il monte vers Jérusalem, Jésus se sait poursuivi, traqué, condamné d’avance, car, plus grande et plus neuve fut sa révélation —l’annonce du Royaume— plus vaste et plus claire fut la division et l’opposition qu’Il trouva chez ceux qui l’écoutaient (cf. Jn 11,45-46).

Les paroles négatives de Caïphe, «il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple, et que l’ensemble de la nation ne périsse pas» (Jn 11,50), seront positivement assumées par Jésus dans notre rédemption par Sa mort expiatoire. Jésus, le seul vrai Fils engendré par Dieu, meurt sur la Croix par amour pour chacun de nous! Il meurt pour faire réalité le plan du Père, c’est à dire, «rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés» (Jn 11,52).

Et voici l’admirable créativité de notre Dieu. Caïphe, avec sa sentence («il vaut mieux qu’un seul homme meure…») ne fait qu’éliminer, emporté par sa haine, un idéaliste; Dieu le Père, au contraire, en envoyant son Fils par amour pour nous, réalise une chose merveilleuse: convertir cette sentence malveillante en une ouvre d’amour, car, pour Dieu le Père, chaque homme vaut tout le sang versé par Jésus Christ!

Dans une semaine, nous chanterons —lors de la solennelle Veillée Pascale— l’annonce de la Pâque. À travers cette merveilleuse prière, l’Église fait l’éloge du péché originel. Et elle ne le fait pas parce qu’elle ignore sa gravité, mais parce que Dieu —dans sa bonté infinie— fit des prouesses en réponse au péché de l’homme. À son “chagrin originel”, Il a répondu par l’Incarnation, l’immolation personnelle et l’institution de l’Eucharistie. Aussi la liturgie chantera-t-elle samedi prochaine: «Merveilleuse condescendance de ta grâce! Imprévisible choix de ton amour! Heureuse fut la faute qui nous valut un tel Rédempteur!».

Que nos paroles et nos actes ne soient pas des obstacles à l’évangélisation, car nous aussi, nous avons reçu du Christ le mandat de rassembler les fils dispersés de Dieu: «Allez donc! De toutes les nations faites des disciples» (Mt 28,19).

Abbé Xavier ROMERO i Galdeano (Cervera, Lleida, Espagne)

 

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Méditons l’Evangile d’aujourd’hui, temps du Carême – 5ème semaine, année B

Texte de l’Évangile (Jn 10,31-42): Les Juifs allèrent de nouveau chercher des pierres pour lapider Jésus. Celui-ci prit la parole: «J’ai multiplié sous vos yeux les oeuvres bonnes de la part du Père. Pour laquelle voulez-vous me lapider?». Les Juifs lui répondirent: «Ce n’est pas pour une oeuvre bonne que nous voulons te lapider, c’est parce que tu blasphèmes: tu n’es qu’un homme, et tu prétends être Dieu». Jésus leur répliqua: «Il est écrit dans votre Loi: J’ai dit: ‘Vous êtes des dieux’. Donc, ceux à qui la parole de Dieu s’adressait, la Loi les appelle des dieux; et l’Écriture ne peut pas être abolie. Or, celui que le Père a consacré et envoyé dans le monde, vous lui dites: ‘Tu blasphèmes’, parce que j’ai dit: Je suis le Fils de Dieu. Si je n’accomplis pas les oeuvres de mon Père, continuez à ne pas me croire. Mais si je les accomplis, quand bien même vous refuseriez de me croire, croyez les oeuvres. Ainsi vous reconnaîtrez, et de plus en plus, que le Père est en moi, et moi dans le Père». Les Juifs cherchaient de nouveau à l’arrêter, mais il leur échappa. Il repartit pour la Transjordanie, à l’endroit où Jean avait commencé à baptiser. Et il y demeura. Beaucoup vinrent à lui en déclarant: «Jean n’a pas accompli de signe; mais tout ce qu’il a dit au sujet de celui-ci était vrai». Et à cet endroit beaucoup crurent en lui.


«J’ai multiplié sous vos yeux les œuvres bonnes de la part du Père. Pour laquelle voulez-vous me lapider?»

Aujourd’hui alors qu’il ne nous reste qu’une semaine pour commémorer la mort du Seigneur, l’Evangile nous présente les motifs de sa condamnation. Jésus essaie de montrer la vérité, mais les juifs le tiennent pour un blasphémateur et le condamnent à être lapidé. Jésus leur parle des œuvres qu’Il a accomplies, actes de Dieu qui l’accréditent, Il leur explique pourquoi Il se nomme “Fils de Dieu”… Néanmoins ces sujets sont difficiles à comprendre par ses adversaires: “être dans la vérité”; “entendre sa voix”…, Il leur parlait de son cheminement ainsi que de l’engagement de sa personne, faits qui font que Jésus soit connu et aimé —«Maître où habites-tu?» (Jn 1,38), lui demandèrent les disciples au début de son ministère. Mais tout est en vain: ce que Jésus essaie de leur dire est d’une telle ampleur qu’ils n’arrivent pas à le saisir, les seuls à comprendre le sens de ses mots sont les simples et les petits, car le Royaume des cieux est caché aux grands et savants.

Jésus se bat pour présenter des arguments qu’ils puissent accepter, mais Il essaie en vain. Au fond, Il mourra pour avoir dit la vérité sur lui-même, pour être fidèle à sa personne, à son identité et à sa mission. En tant que prophète, Il lancera un appel à la conversion et cet appel sera rejeté, Il est le nouveau visage de Dieu et on Lui crachera dessus, Il fonde une nouvelle fraternité et Il sera abandonné.

A nouveau la Croix du Seigneur s’élève de toutes ses force, comme un vrai étendard, comme la seule raison indiscutable: «Oh admirable vertu de la Croix! Oh ineffable gloire du Père! En elle nous pouvons contempler le tribunal du Seigneur, le jugement du monde et le pouvoir du Crucifié. Oh oui Seigneur! Tu as attiré à toi toutes les choses, lorsque t’as tendu tes mains vers le peuple incrédule et rebelle, l’univers entier a compris qu’il devait rendre hommage à ta majesté!» (Saint Léon le Grand). Jésus doit fuir de l’autre coté du Jourdan et ceux qui croient vraiment en Lui le rejoignent prêts à le suivre et à l’écouter.

Abbé Carles ELÍAS i Cao (Barcelona, Espagne)

Méditons l’Evangile d’aujourd’hui, temps du Carême – 5ème semaine, année B

Texte de l’Évangile (Jn 8,31-42)
Jésus disait à ces Juifs qui maintenant croyaient en lui: «Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples; alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres». Ils lui répliquèrent: «Nous sommes les descendants d’Abraham, et nous n’avons jamais été les esclaves de personne. Comment peux-tu dire: ‘Vous deviendrez libres’?». Jésus leur répondit: «Amen, amen, je vous le dis: tout homme qui commet le péché est esclave du péché. L’esclave ne demeure pas pour toujours dans la maison; le fils, lui, y demeure pour toujours. Donc, si c’est le Fils qui vous rend libres, vous serez vraiment libres. Je sais bien que vous êtes les descendants d’Abraham, et pourtant vous cherchez à me faire mourir, parce que ma parole n’a pas de prise sur vous. Je dis ce que moi, j’ai vu auprès de mon Père, et vous, vous faites aussi ce que vous avez entendu chez votre père».

Ils lui répliquèrent: «Notre père, c’est Abraham». Jésus leur dit: «Si vous êtes les enfants d’Abraham, vous devriez agir comme Abraham. Et en fait vous cherchez à me faire mourir, moi qui vous ai dit la vérité que j’ai entendue de Dieu. Abraham n’a pas agi ainsi. Mais vous, vous agissez comme votre père». Ils lui dirent: «Nous ne sommes pas des enfants illégitimes! Nous n’avons qu’un seul Père, qui est Dieu». Jésus leur dit: «Si Dieu était votre Père, vous m’aimeriez, car moi, c’est de Dieu que je suis sorti et que je viens. Je ne suis pas venu de moi-même; c’est lui qui m’a envoyé».


«Si Dieu était votre Père, vous m’aimeriez»

Aujourd’hui le Seigneur dirige des mots durs aux Juifs. Non à n’importe quel Juif, mais, précisément, à ceux qui ont embrassé la foi : Jésus a dit « aux Juifs qu’ils avaient cru en Lui » (Jn 8,31). Sans doute, ce dialogue de Jésus reflète le commencement de ces difficultés causées par les chrétiens judaïsants à la première heure de l’Église.

Comme ils étaient des descendants d’Abraham selon le consanguinité, ces tels disciples de Jésus se considéraient comme supérieurs non seulement des foules qui vivaient loin de la foi, mais aussi supérieurs à n’importe quel disciple non juif participant de la même foi. Ils disaient : « Nous sommes descendance d’Abraham » (Jn 8,33); « notre père est Abraham » (v.e 39); « nous avons seulement un père, Dieu » (v.e 41). Bien que nous soyons disciples de Jésus, nous avons l’impression de ce que Jésus ne représentait rien pour ceux-ci, il n’augmentait rien, à celui qu’ils possédaient déjà. Mais c’est là que la grande erreur de tous se trouve. Les vrais enfants ne sont pas les descendants selon la consanguinité, mais les héritiers de la promesse, ou bien, ceux qui croient (cf. Émoussé 9,6-8). Sans la foi dans Jésus il n’est pas possible que quelqu’un atteint la promesse d’Abraham. Ainsi en étant, entre les disciples, « il n’y a pas de Juifs ou de Grecs il n’y a pas d’esclave ou libre; il n’y a pas d’homme ou de femme », parce que tous sont frères par le baptême (cf. Gal 3,27-28).

Ne nous permettons pas nous séduire par un orgueil spirituel. Les judaïsants considéraient les autres chrétiens supérieurs. Il n’est pas nécessaire de parler, ici, des frères séparés. Mais pensons à nous mêmes. Combien de fois quelques catholiques se considèrent meilleurs que les autres catholiques parce qu’ils suivent ce ou ce mouvement là, parce qu’ils observent celle ou cette discipline celle-là, parce que ils obéissent à ce ou à cet usage liturgique là. Les uns, parce qu’ils sont riches; les autres, parce qu’ils ont plus étudié. Les uns, parce qu’ils occupent des charges importantes; les autres, parce qu’ils viennent de familles nobles. « Je voudrais que chacun sente la joie d’être chrétien… Dieu guide son Église, la soutient toujours aussi et surtout dans les moments difficiles » (Benoît XVI).

Abbé Givanildo dos SANTOS Ferreira (Brasilia, Brasil)

Méditons l’Evangile d’aujourd’hui, temps du Carême – 5ème semaine, année B

Texte de l’Évangile (Jn 8,21-30)
Jésus leur dit encore: «Je m’en vais; vous me chercherez, et vous mourrez dans votre péché. Là où moi je m’en vais, vous ne pouvez pas y aller». Les Juifs disaient: «Veut-il donc se suicider, puisqu’il dit: ‘Là où moi je m’en vais, vous ne pouvez pas y aller’?». Il leur répondit: «Vous, vous êtes d’en bas; moi, je suis d’en haut. Vous êtes de ce monde; moi, je ne suis pas de ce monde. C’est pourquoi je vous ai dit que vous mourrez dans vos péchés. Si, en effet, vous ne croyez pas que moi, je suis, vous mourrez dans vos péchés».

Ils lui demandaient: «Qui es-tu donc?». Jésus leur répondit: «Je n’ai pas cessé de vous le dire. J’ai beaucoup à dire sur vous, et beaucoup à condamner. D’ailleurs celui qui m’a envoyé dit la vérité, et c’est de lui que j’ai entendu ce que je dis pour le monde». Ils ne comprirent pas qu’il leur parlait du Père. Jésus leur déclara: «Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, je suis, et que je ne fais rien par moi-même, mais tout ce que je dis, c’est le Père qui me l’a enseigné. Celui qui m’a envoyé est avec moi; il ne m’a pas laissé seul parce que je fais toujours ce qui lui plaît». Sur ces paroles de Jésus, beaucoup crurent en lui.


«Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, je suis»

Aujourd’hui, cinquième mardi du Carême, à une semaine de la contemplation de la Passion du Seigneur, Celui-ci nous invite à le regarder lorsqu’Il nous rachète et nous libère d’abord sur la Croix: «Jésus Christ est notre pontife, son corps précieux est notre sacrifice qu’il a immolé sur l’autel de la Croix pour le salut de tous les hommes» (Saint John Fisher).

«Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme…» (Jn 8,28). En effet, le Christ Crucifié —le Christ “élevé”!— c’est le signe grand et définitif de l’amour du Père pour l’Humanité abattue. Ses bras ouverts entre le ciel et la terre, tracent le signe indélébile de son amitié avec nous, les hommes. En le voyant, ainsi, élevé devant notre regard pécheur, nous comprendrons que Lui, il est (cf. Jn 8,28). Et alors, comme ces juifs qui l’écoutaient, nous aussi croirons en Lui.

Seule l’amitié de celui qui est familiarisé avec la Croix peut nous rendre connaturel l’approfondissement du Cœur du Rédempteur. Prétendre à un Évangile sans Croix, dépourvu du sentiment chrétien de la mortification, ou contaminé par le milieu païen et naturaliste qui nous empêche de comprendre la valeur rédemptrice de la souffrance, nous placerait devant la terrible éventualité d’entendre des lèvres du Christ: «Après tout, pourquoi continuer à nous parler?».

Que notre regard vers la Croix, regard détendu et contemplative, soit une question adressée au Crucifié. Sans bruit de paroles, nous pouvons lui demander: «Qui es-tu donc?» (Jn 8,25). Il nous répondra «Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie» (Jn 14,6), la Vigne, sans laquelle, nous, pauvres sarments, ne pouvons donner de fruits, car Lui seul a les paroles de vie éternelle. Si nous ne croyons pas que Lui, il est, nous mourrons dans nos péchés. Mais nous vivrons, et vivrons déjà sur cette terre la vie du ciel, si nous apprenons de Lui la joyeuse certitude que le Père est parmi nous, et qu’Il ne nous abandonne pas. C’est ainsi que nous imiterons le Fils en faisant toujours ce qui plait au Père.

Abbé Josep Mª MANRESA Lamarca (Valldoreix, Barcelona, Espagne)

Méditons l’Evangile d’aujourd’hui, temps du Carême – 5ème semaine, année B

Texte de l’Évangile (Jn 8,1-11)
Jésus s’était rendu au mont des Oliviers; de bon matin, il retourna au Temple. Comme tout le peuple venait à Lui, il s’assit et se mit à enseigner.

Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme qu’on avait surprise en train de commettre l’adultère. Ils la font avancer, et disent à Jésus: «Maître, cette femme a été prise en flagrant délit d’adultère. Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, qu’en dis-tu?». Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus s’était baissé et, du doigt, il traçait des traits sur le sol. Comme on persistait à l’interroger, Il se redressa et leur dit: «Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter la pierre». Et Il se baissa de nouveau pour tracer des traits sur le sol.

Quant à eux, sur cette réponse, ils s’en allaient l’un après l’autre, en commençant par les plus âgés. Jésus resta seul avec la femme en face de lui. Il se redressa et Lui demanda: «Femme, où sont-il donc? Alors, personne ne t’a condamnée?». Elle répondit: «Personne, Seigneur». Et Jésus lui dit: «Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus».


«Va, et désormais ne pèche plus»

Aujourd’hui, nous contemplons dans l’Évangile le visage miséricordieux de Jésus. Dieu est Amour, Amour qui pardonne, Amour qui souffre pour nos faiblesses, Amour qui sauve. Les docteurs de la Loi de Moïse et les pharisiens «lui amènent une femme qu’on avait surprise en train de commettre l’adultère» (Jn 8,4) et ils demandent au Seigneur: «Et toi, qu’en dis-tu?» (Jn 8,5). Ce qu’ils veulent, ce n’est pas tant suivre l’enseignement de Jésus que de pouvoir l’accuser d’aller contre la Loi de Moïse. Mais le Maître en profite pour manifester qu’Il est venu chercher les pécheurs, relever ceux qui sont tombés, les appeler à la conversion et à la pénitence. C’est là, pour nous, le message du Carême, puisque nous sommes tous pécheurs et avons tous besoin de la grâce salvifique de Dieu.

L’on dit que de nos jours le sens du péché s’est perdu. Beaucoup ne savent plus ce qui est bien ou mal, ni pourquoi. Cela revient à dire —de manière positive— qu’on a perdu le sens de l’Amour a Dieu: de l’Amour de Dieu pour nous, et —de notre part— de la correspondance que cet Amour requiert. Celui qui aime n’offense pas. Celui qui se sait aimé et pardonné rend amour pour Amour: «L’on demanda à l’Ami quelle est la source de l’amour. Il répondit: celle où l’Aimé nous a lavé de nos fautes» (Raymond Llull).

C’est pourquoi le sens de la conversion et de la pénitence propres au Carême est de nous placer devant Dieu, de regarder dans les yeux le Seigneur sur la Croix, d’accourir pour Lui manifester personnellement nos péchés dans le sacrement de la Pénitence. Et Jésus nous dira, comme à la femme de l’Évangile: «Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus» (Jn 8,11). Dieu pardonne, et cela suppose pour nous une exigence, un engagement: Ne pèches plus!.

Abbé Jordi PASCUAL i Bancells (Salt, Girona, Espagne)

Méditons l’Evangile d’aujourd’hui, temps du Carême – 4ème semaine, année B

Texte de l’Évangile (Jn 7,40-53)
Dans la foule, on avait entendu ses paroles, et les uns disaient: «C’est vraiment lui, le grand Prophète!». D’autres disaient: «C’est lui le Messie!». Mais d’autres encore demandaient: «Est-ce que le Messie peut venir de Galilée? L’Écriture dit pourtant qu’il doit venir de la descendance de David et de Bethléem, le village où habitait David!».

C’est ainsi que la foule se divisa à son sujet. Quelques-uns d’entre eux voulaient l’arrêter, mais personne ne mit la main sur lui. Voyant revenir les gardes qu’ils avaient envoyés arrêter Jésus, les chefs des prêtres et les pharisiens leur demandèrent: «Pourquoi ne l’avez-vous pas ramené?». Les gardes répondirent: «Jamais un homme n’a parlé comme cet homme!». Les pharisiens leur répliquèrent: «Alors, vous aussi, vous vous êtes laissé égarer? Parmi les chefs du peuple et les pharisiens, y en a-t-il un seul qui ait cru en lui? Quant à cette foule qui ne sait rien de la Loi, ce sont des maudits!».

Parmi les pharisiens, il y avait Nicodème, qui était allé précédemment trouver Jésus; il leur dit: «Est-ce que notre Loi permet de condamner un homme sans l’entendre d’abord pour savoir ce qu’il a fait?». Ils lui répondirent: «Alors, toi aussi, tu es de Galilée? Cherche bien, et tu verras que jamais aucun prophète ne surgit de Galilée!». Puis ils rentrèrent chacun chez soi.


«Jamais un homme n’a parlé comme cet homme!»

Aujourd’hui, l’Évangile nous présente les différentes réactions qui produisaient les paroles de notre Seigneur. Ce texte dans l’Évangile de Jean ne nous propose aucune parole de Jésus, mais nous parle au contraire des conséquences de ce qu’Il disait. Certains pensaient qu’Il était prophète, d’autres disaient «C’est lui le Messie!» (Jn 7,41).

En vérité Jésus est le signe de la contradiction que Siméon avait annoncé à Marie (cf. Lc 2,34). Jésus ne laisse pas indifférents ceux qui l’entendaient, au point qu’à cette occasion comme dans beaucoup d’autres «c’est ainsi que la foule se divisa à son sujet» (Jn 7,43). La réponse des gardes qui prétendaient le détenir, encadre nettement la question et nous montre la force des paroles du Christ: «Jamais un homme n’a parlé comme cet homme» (Jn 7,46). Ce qui veut dire: ses paroles sont différentes, ce ne sont pas des paroles creuses, remplies d’orgueil et de mensonges. Il est la “Vérité” et sa façon de parler reflète cela.

Et si cela se produisait chez ses auditeurs, avec plus grande raison ses œuvres provoquaient l’étonnement, l’admiration ainsi que la critique, les bavardages, la haine… Jésus parlait le “langage de la charité”, ses œuvres et ses paroles manifestaient l’amour profond qu’Il avait pour tous les hommes, surtout ceux qui étaient le plus dans le besoin.

Aujourd’hui comme au temps du Christ, nous les chrétiens sommes —ou nous devons être— “signe de discorde”, car nous ne devons pas parler et agir comme les autres. En imitant et suivant le Christ, nous devons, nous aussi employer le “langage de la charité et de l’amour”, un langage universel que tous les hommes sont capables de comprendre. Comme le dit le Pape Benoît XVI dans son encyclique Deus caritas est, «L’amour —caritas— sera toujours nécessaire, même dans la société la plus juste (…). Celui qui veut s’affranchir de l’amour se prépare à s’affranchir de l’homme en tant qu’homme».

Abbé Fernand ARÉVALO (Bruxelles, Belgique)